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LE PAPIER - Février 2005
9-10 avril 2005 : " HOMME DEBOUT - HOMME SOLIDAIRE "
EGLISE ST MERRI - CENTRE POMPIDOU
Deux ans après l'événement "Frontières
de l'Homme - Hommes sans frontières", notre réflexion
se poursuit avec un 3ème forum sur le thème " Homme
Debout - Homme Solidaire " qui se déroulera au Centre Pompidou
et à St Merri, les 9 et 10 avril prochains.
Pourquoi ce thème ?
Parce qu'il semble que de nouvelles formes de solidarité émergent
dans la société actuelle. Souvent ponctuelles, elles cherchent
à répondre à des besoins précis. Non sans
efficacité. Elles invitent à inventer de nouvelles façons
de s'engager : moins sur des projets à long terme que sur des actions
immédiates ; moins à partir d'une vision d'ensemble que
d'un secteur particulier.
Il est donc nécessaire aujourd'hui d'approfondir le sens de nos
solidarités. Et de laisser interroger nos conceptions de la justice
et de la fraternité. Des liens sociaux durables sont-ils créés
? Une lutte efficace contre les multiples formes d'exclusion est-elle
réellement favorisée ? Puis-je être solidaire sans
être engagé ? De qui suis-je solidaire ? Mes choix de vie
sont-ils concrètement solidaires ?
L'objectif des ateliers de ce forum est de mener des réflexions
et des échanges, de lancer des actions pour promouvoir une société
solidaire et un nouvel humanisme. L'enjeu est de répondre à
la question : comment chacun, à partir de ce qu'il est, entend
participer à la construction d'une société solidaire
?
Pour favoriser ces échanges, nous voulons construire ces ateliers
sur une recherche " transversale " permettant de réunir
plusieurs associations sur un même thème.
Voici, les ateliers actuellement lancés avec le nom des associations
responsables :
Les engagements communs contre la précarité : Bernard
Sadier (SNL), Jacques Ledru (SNC)
La citoyenneté responsable (démocratie participative,
économie solidaire, développement durable) : Didier Minot
(RECIT, Réseau écoles du citoyen, D&S)
Santé et citoyenneté : Marie-France Daniau (RECIT)
Ecole et citoyenneté : Odile Guillaud (D&S), Jacques
Denantes, Jean Verrier
Le vivre ensemble d'une société multiculturelle :
Céline Dumont (Réseau Chrétien Immigrés),
Forum 104, Henri Millot (Neve Shalom)
La coopération internationale et les échanges citoyens
: Gilles Guillaud (Procoop, D&S), Laurent Feuillet (CCFD), Jean-Claude
Devèze
Ces ateliers se dérouleront samedi 9 avril, le matin et l'après-midi.
Nous y sommes tous invités.
Ils seront ensuite, suivis d'une table ronde qui réunira Patrick
Viveret, Miguel Benasayag, Dominique Bertinotti, Rony Brauman
Et pour clore la journée, Philippe Forccioli accompagné
d'autres artistes viendront se donner en spectacle !
Rendez-vous dans le Papier de mars, pour découvrir les derniers
invités et tout savoir sur la table ronde et le spectacle du 9
avril.
A suivre
TEMOIGNAGE D'UNE MAMAN DU GROUPE BAPTEME
Je voudrais dire que le baptême de Margot m'a réconciliée
avec l'église ; mais sans doute mieux que ça. Au fur et
à mesure de nos discussions et de mes réflexions concernant
la portée de mon engagement pour Margot, j'ai ressenti l'envie
et aussi le besoin de prolonger et d'enrichir cette démarche par
ma présence le dimanche à St Merri pour partager avec la
communauté ce que j'appelle un moment d'humanité et d'interrogations
de soi et de ses actes vis à vis des autres. Aujourd'hui je n'imagine
pas me
priver de ce partage dominical même si parfois je me demande pourquoi
je suis là (la lecture des textes parfois me déroute, notamment).
Ce premier baptême, et à fortiori le second, est donc une
grande surprise et je me demande parfois si je ne me suis pas rebaptisée
moi même, discrètement, par la même occasion. Avant
de commencer cette démarche, à St Merri, je n'imaginais
absolument pas donner une suite au baptême de Margot. Le travail
de groupe pour ma part a été riche et m'a permis d'ouvrir
une porte (qui existait sans doute bel et bien, sauf que je ne le savais
pas).
Caroline
LA MESSE DU SAMEDI A 18H30 A SAINT MERRY
J'en avais rêvé, le CPHB l'a fait ! Samedi 29 janvier au
cours de la messe de 18h30 la maîtrise de l'ACADEMIE VOCALE DE PARIS
a chanté d'importants extraits d'une messe de W. Byrd. La messe
était précédée d'une audition d'orgue avec
Jean-Marc Leblanc. Cette musique, à l'orgue comme au chur,
que l'on ne peut plus entendre aujourd'hui qu'en concert, retrouvait sa
nature et son rôle liturgique, et la liturgie renouait avec sa nature
musicale. Cette rencontre a été possible très simplement
puisque la maîtrise qui répète rue de la Verrerie,
en face de l'église, a traversé la rue pour chanter la messe
et nous l'avons accueillie avec joie. Cela se produira chaque mois (voir
le calendrier) : à 18 heures un concert spirituel préparatoire
à l'office, et à 18h30 la messe dominicale avec les mêmes
musiciens. Le " succès " de cette initiative a été
immédiat puisque l'assemblée a doublé d'un coup.
Beaucoup ressentiront ces messes comme trop proches d'un concert sacré,
car l'assemblée y est davantage en situation d'écoute que
dans les autres messes, que le répertoire puise dans les grands
classiques, et que l'assemblée ne chante pas de cantique. Pour
ne pas nous laisser dominer par cet écueil, il faut atteindre un
niveau de communion entre fidèles, célébrant et musiciens
qui permette à tous d'être intervenants actifs de la prière.
Le fait que les musiciens (dont les enfants) soient de grand talent, et
que le répertoire choisi soit de qualité nous y aidera si
nous sommes décidés. Une feuille présentant les uvres
jouées et leur dimension spirituelle sera faite à chaque
fois pour mieux entrer dans la célébration. Mais il est
aussi envisageable que les textes soient préparés et commentés
par les laïcs comme pour les autres messes.
NATURE MUSICALE DE LA LITURGIE
Au-delà de l'expérience spirituelle immédiate, cette
messe comporte des enjeux qui nous concernent tous, musiciens et fidèles.
Je pense que dans le domaine de la musique liturgique, l'Eglise Catholique
en France a atteint un point limite, qui est certes satisfaisant pour
la majorité des communautés qui prient et célèbrent
très bien de cette manière, mais qui n'évolue plus.
Pour éviter ce qui n'est pas encore une impasse, mais qui pourrait
le devenir si l'on en reste au statut quo, une des pistes est de redécouvrir
que la liturgie ENTIERE est de nature musicale - ce qui s'exprimait autrefois
par le fait qu'elle était entièrement chantée. Derrière
cette remarque il y a deux questions : qu'est-ce que la liturgie et qu'est-ce
que la musique ? On n'a pas fini d'y répondre !
Il ne s'agit pas de revenir aux siècles d'antan, mais de retrouver
cette sensibilité et de l'exprimer de manière contemporaine,
avec nos rythmes, nos voix, nos gestes
et bien sûr nos chants
! C'est-à-dire, pour parler en artiste, exprimer la musique de
nos corps d'aujourd'hui, et laisser la musique surgir là où
on ne l'attend plus, ou pour parler en croyant, rejoindre dans la foi
la source de toute prière : l'esprit s'est fait chair. Cela peut
donner une autre place, et peut-être un autre statut à la
musique proprement dite. Un bon moyen est de croiser des expériences
différentes, pour que croyants et artistes - eux-mêmes croyants
ou non - se rencontrent, pour que s'élargisse notre sensibilité
et se renforce notre prière, par exemple dans le cas présent
prier avec des musiciens qui explorent les richesses du répertoire
classique. C'est, en plus du bonheur immédiat de ces célébrations,
l'objectif de ces " messes de 18h30 ".
À côté de cette initiative il y a place pour d'autres
projets. Il ne tient qu'à nous qu'ils se mettent en place petit
à petit dans le domaine de la " musique contemporaine "
(qui fait peur !) ou même du jazz (qui ne fait pas sérieux
!). Avis aux amateurs, tout en gardant comme objectif une liturgie ouverte
et variée pour notre temps, qui soit la louange sincère
et profonde d'une communauté présente au monde.
LE CHANT LITURGIQUE D'ASSEMBLEE
Une autre initiative possible concerne évidemment nos liturgies
actuelles qui donnent une part importante au chant de l'assemblée.
Nous aimons chanter au cours de la messe, même sans aucune prétention
artistique. Schématiquement, le CHANT LITURGIQUE D'ASSEMBLEE parti
de l'unisson de la rénovation grégorienne, passant par le
choral polyphonique (qui s'est développé et demeure chez
les Protestants), puis le cantique (avec refrain permettant un dialogue
avec soliste ou chur, qui a prospéré chez les Catholiques),
relève désormais du genre " chanson ". La chanson
n'est pas pour moi un genre mineur (ma génération marquée
par Brassens, Brel ou Barbara, a vécu avec la chanson), mais ce
genre musical a des exigences précises, qui lorsqu'elles sont négligées,
sont sans pitié ! Et même si la qualité est au rendez-vous
- à Saint Merry nous sommes parmi les privilégiés
- ce genre musical a sa logique propre qui influe de manière déterminante
sur le contenu et le déroulement de la prière. On peut par
exemple, relever trois caractéristiques de la chanson, d'importance
inégale, qui " façonnent " nos messes :
1° la chanson est une pièce musicale vocale autonome, qui a
du mal à se fondre dans un ensemble plus vaste sans en interrompre
le fil pour avoir sa vie propre. Pour la relier au contexte, on cherche
un lien thématique (la vie, la mort, l'amour
), voire affectif
(triste ou joyeux). On a pris l'habitude de choisir dans un répertoire
préexistant, un chant " qui colle bien " au contexte.
Le chant prend peu à peu la place d'un commentaire, voire dans
le pire des cas, d'une illustration de la prière. Il a du mal à
demeurer une prière en soi. Ce que disent les paroles prend le
pas sur la musique proprement dite.
2° N'importe quelle poésie ni n'importe quelle mélodie
ne peuvent convenir pour faire une chanson, car une chanson est par essence
une uvre " lacunaire ", elle comporte un vide qui doit
être comblé par le chanteur. C'est le " secret "
d'une bonne chanson. Elle est née de deux artistes, un auteur pour
les paroles et un compositeur pour la musique - parfois la même
personne - qui ont laissé la place pour un troisième qui
en la chantant va lui conférer sa personnalité, et qui,
même à talent égal, s'avère être l'artiste
principal des trois. C'est ce qui confère à la chanson son
caractère profondément familier, les ritournelles qui nous
courent dans la tête comportent un poème et une mélodie,
mais surtout une " voix " - d'où le nom de " paroles
" donné au poème de la chanson. Cette personnalisation
nécessaire a de multiples effets secondaires gênants
surtout dans une communauté qui n'est pas uniquement constitué
de musiciens. Ils sont trop connus et subis pour avoir besoin d'être
développés ici.
3° Une bonne chanson est un genre poétique à part. Le
poème y est avant tout un récit, si bref ou elliptique soit-il,
il doit exprimer un " vécu ". La chanson est en cela
très proche de l'Évangile, mais justement, n'en est-elle
pas trop proche ? Les lectures liturgiques sont de l'ordre de la Parole
de Dieu, la prière est de l'ordre de l'acte de foi du croyant,
il est réducteur de confondre les deux, même s'il ne faut
surtout pas les opposer ni les séparer !
Chacune de ces caractéristiques, et beaucoup d'autres, au lieu
d'être un handicap, pourrait devenir un atout : encore faut-il y
être attentif. Enfin, à Saint Merry comme heureusement dans
beaucoup de communautés, le concours d'un organiste permet d'intégrer
très finement le chant à la célébration. Il
accompagne et prolonge le chant, dans la tradition catholique de l'orgue
porte-parole de la communauté des fidèles. C'est un art
difficile et souvent controversé.
Il y a donc en matière de musique liturgique beaucoup de choses
à faire, à chercher, et à inventer. Mais ni la communauté,
ni les messes qu'elle célèbre, ne sont des laboratoires
de recherche et d'expérimentation. Les artistes ont leur rôle,
mais la communauté a sa mission. C'est la foi qui doit nous guider,
et une prière humble et audacieuse nous rendre créatifs.
Les prochaines " messes avec chur " (appelons-les improprement
ainsi pour le moment !) auront lieu les12 février, 19 mars, 9 avril
(sous réserve), 23 avril, 21 mai, 4 juin, 18 juin, avec Jean-Marc
Leblanc à l'orgue, et la Maîtrise de l'Académie vocale
de Paris : Direction Iain Simcock. En cours d'année une rencontre
aura lieu avec tous ceux qui sont intéressés pour approfondir
cette expérience.
Jacques MERIENNE
CELEBRATION EN COMMUNION AVEC LES MEMBRES DE LA COMMUNAUTE
DE SAINT-MERRI QUI NOUS ONT RECEMMENT QUITTES samedi 5 février
2005
Cherche l'ombre...
Sous les aulnes graves du silence des eaux,
Le front entre tes mains, le corps en terre humide,
Une herbe amère cressonera les lèvres;
Et ton âme partira, comme une vieille barque
Caressée des roseaux qui s'inclinent à regret.
Laisse fleurir la paix.
Cherche l'ombre...
Dans ces forêts paisibles
Où l'on voudrait se perdre
Au doux murmure des cimes.
Car l'amer manteau des tristesses rouille
Étonné du calme des profondes solitudes
Répandues sur les mousses.
Bientôt, le vent emportera ses feuilles
Comme l'écume ensanglantée d'un été
Dont tu n'as aimé que les premiers parfums.
Cherche l'ombre...
Dans ces yeux ouverts, bleus, noirs,
Aux couleurs des passions consumant leurs secrets
Parmi les rêveries qui nappent son regard...
Va en paix
Marc CHABOT (1958-1990)
76 rue de la Verrerie, 75004 Paris
Tél. 01 42 71 93 93 - Fax. 01 42 74 59 39
www.saintmerri.org - cphb.merri @wanadoo.fr
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