Prises de paroles

 


Dimanche 02 septembre 2012
22ème dimanche

"Accueillez la parole de Dieu semée en vous"

Accueil et mise en voix

Bonjour et bienvenus à celles et ceux qui viennent pour la première fois à cette messe du centre pastoral Halles-Beaubourg.
Bon retour aux vacanciers du mois d’août qui retrouvent la communauté de Saint-Merri.
En ce 1er dimanche de septembre, tout proche de la rentrée scolaire, beaucoup d’entre nous sont dans le temps des bonnes résolutions pour l’année qui vient, un temps de discernement et de choix.

L’ensemble des textes de la liturgie de ce dimanche nous invite à discerner l’essentiel du secondaire, à débusquer nos fausses sécurités spirituelles.

L’essentiel c’est le commandement de Dieu : l’écouter pour le mettre en pratique. Le livre du Deutéronome le rappelle à maintes reprises, mais de façon étonnante ce matin, en relation avec la sagesse humaine.

La tradition des hommes est secondaire et peut devenir un obstacle à notre relation à Dieu et aux autres. N’en est-il pas ainsi des règles de pureté, de non mixité, qui préservent l’identité d’un groupe mais produisent un séparatisme social ? L’évangile de Marc met dans la bouche de Jésus cette parole du prophète Isaïe : « Ce peuple m’honore des lèvres mais son cœur est loin de moi. Il est inutile, le culte qu’ils me rendent ».

La lettre de saint Jacques nous dit ce qu’est la manière pure et irréprochable de pratiquer notre religion.
Nous entrons maintenant dans la prière avec le psaume 14, dont l’origine serait une liturgie d’entrée dans le temple, qui questionne le fidèle.


Que Ta parole Seigneur nous libère de nos doutes et de nos peurs.
Que par elle, sans répit, nous devenions des serviteurs.

Eliane Brouard



A propos des textes du dimanche 2 Septembre
Malheureux ceux qui ont le passé comme norme unique et unique horizon !
Malheureux ceux qui appellent tradition ce qui n’est que coutume et habitude.
On cultive le rite, la ritournelle et la répétition. On ne célèbre pas la Parole. On ne célèbre pas le partage eucharistique. On célèbre le missel et le rituel. Mais rien qui répond aujourd’hui aux angoisses et aux souffrances des gens. Rien qui célèbre ici et maintenant la joie de vivre et de la rencontre.
Il est inutile le culte qu’ils me rendent, les doctrines qu’ils enseignent ne sont que préceptes humains.
Tentation permanente de croire que ce sont les autres qui honorent Dieu des lèvres.
Nous sommes tous confrontés à ce danger : laisser de côté le commandement de Dieu et nous attacher à nos traditions et habitudes. Entendrons-nous ? Voici un appel à la réflexion pour ne pas nous engluer dans nos discours, nos conventions.
Voici surtout une invitation au discernement pour cultiver et vivre de ce qui compte vraiment : le commandement de Dieu.

Jésus Asurmendi

« Vous laissez de côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes ».

Le Christ nous demande la recherche de l’essentiel, l’amour, et de nous délester du secondaire.
Or aujourd’hui l’écart entre riches et pauvres va grandissant ; si davantage de personnes vivent mieux, le nombre de ceux qui tombent dans la pauvreté, parfois extrême, augmente aussi. Les violences de toutes sortes, les conflits sont innombrables. En face de cela, « plus de deux cent cinquante organisations intergouvernementales ainsi que des centaines de sommets internationaux et de conférences régulières » ; pour quels résultats? Dans ce tohu-bohu d’hypocrisies et de bonnes volontés - oui il y en a, émergent aussi parfois des résolutions de conflits, armés ou économiques.
Mais quelle écoute de l’autre dans tout cela ? Trop de temps, trop d’énergie dépensés en agitation pour édicter des règles et des préceptes. Le seul fait d‘être présent exempterait-il de trouver des solutions à la dimension de l’homme créé à l’image de Dieu?

« Ecouter - Accueillir - Mettre en pratique ».

Dans l’Exode, Dieu dit à Moïse: « J’ai vu la misère de mon peuple en Egypte et je l’ai entendu crier sous les coups. Oui je connais ses souffrances. Je suis résolu à le délivrer. Va, je t’envoie ».
Autrement dit Dieu me demande de voir et d’entendre comme lui les souffrances des hommes. Comme il envoie Moïse, il nous envoie.

Comme nombre d’activités exercées par les membres de la communauté, la démarche de l’ACAT pourrait en être une illustration.
Traduction :
- par la prière - tant pour les tortionnaires que pour les victimes
- par la formation et l’information, les échanges, les rencontres
- par l’action individuelle et collective

Paul Ricoeur disait : « Quand je vois quelqu’un d’autre, je vois d’abord les différences, c’est la première chose qui me frappe… Puis, au bout d’un certain temps, quand je regarde bien l’autre, je reconnais sa ressemblance avec moi. »

Damien Pasquier- Desvignes

Méditation à la manière d’une Prière Eucharistique
Il est juste et bon, Dieu notre Père, de te remercier toujours et partout. En effet, nous avons autant de raisons pour nous plaindre, pour crier mais sans te rendre grâce nous ne pouvons pas vivre. Te remercier c’est reconnaître que tu es l’origine du monde et donc de chacun de nous, de tout et de tous. Et nous cherchons, nous avons cherché et nous chercherons toujours. Chercher que faire et comment faire pour vivre heureux et en communion avec les autres, avec le monde et avec toi. Depuis que l’humain existe il cherche, une sagesse, la sagesse. Tous les peuples, tous les groupes ont exploré les voies et les voix des sagesses. Et l’on a fait des belles découvertes, des modi vivendi avec les autres. Mais ces paroles de sagesse si belles soient-elles ne nous ont pas comblés. C’est alors que par les paroles que tu nous as données, nous avons commencé à vivre, c’est alors que nous sommes devenus sages aux yeux de tous. Mais là où ta sagesse a éclatée, là où elle s’est pleinement manifesté c’est dans et par ton Fils, notre Seigneur Jesús, Ta Parole. Nous t’en remercions infiniment car en lui et par lui le ciel et la terre se sont rencontrés. Car en Lui et par lui la sagesse humaine et la sagesse de Dieu se sont embrassés. C’est pourquoi, par Lui et pour lui nous te remercions et nous te chantons.


Nous sommes toujours curieux, assoiffés de vie, chercheurs de sagesse. Et voici que Jésus, notre Christ, ton Fils nous montre un chemin inattendu : la sagesse humaine est folie pour Dieu. La sagesse de Dieu c’est la croix. On a du mal à entendre, on peine à comprendre. Mais ce ne sont pas des paroles, il ne t’honore pas des lèvres, il te rend témoignage en donnant sa vie au service des hommes et des femmes. C’est alors que par ton Esprit tu l’as tiré de la mort et tu en as fait le Vivant. Que ce même Esprit nous le fasse présent parmi nous. Que ce pain et ce vin soient les signes visibles de sa vie donnée, du corps et du sang du Christ. Lui
Sommes-nous conscients de ce que nous faisons ? Oui nous faisons, Dieu notre Père, le mémorial de la vie, de la mort et de la résurrection de ton Fils, notre Seigneur Jésus et nous attendons qu’il revienne.
Discerner. Découvrir ce qui relève de ton commandement, de la voie de vie que tu nous donnes « aimez-vous les uns les autres » et ce qui appartient à nos habitudes, à nos coutumes. Voilà un défi permanent, Dieu notre Père. Sans ton Esprit nous n’arriverons pas. IL nous faut son aide, sa finesse, sa clairvoyance, son courage. S’il nous aide déjà à devenir le Corps du Christ en partageant le repas du Seigneur, nous pourrons alors marcher en tant qu’Eglise ne s’engluant pas dans la poussière du passé sans horizon. Nous pourrons alors servir nos frères et ainsi, ensemble, bien vivants et tout joyeux, Te rendre gloire.

Jésus Asurmendi