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Dimanche 15février "De partout on venait à lui" Lectures EVANGILE Surtout ne dites rien à
personne ! Jésus recommande le secret. On a appelé cela le secret messianique : il ne voudrait pas qu’on sache ce qu’il est venu faire, il se protègerait. Mais où dans l’Évangile voit-on Jésus se protéger ? Jamais. Il se sauve parfois pour aller prier, ou parce qu’on veut le faire roi, mais finalement il se laisse rejoindre. Quand Pierre veut le protéger du danger, il le repousse violemment : « arrière de moi, Satan ! ». Je crois plutôt que le secret que protège Jésus est la foi de ceux qui ont entendu dans leur cœur sans bien la comprendre, une voix qui disait : « Celui-ci est mon fils bien-aimé ! ». Car, en prenant le risque de toucher le lépreux, Jésus a posé un geste audacieux, scandaleux même, un geste d’une extraordinaire liberté qui risque de se retourner contre eux. Jésus ne recrute pas ceux qu’il guérit dans le groupe des apôtres, une part de sa mission reste marginale, donc une part de la nôtre, je voudrais ce matin vous en donner un témoignage sur un événement qui s’est déroulés ici, même s’il est resté discret. Si le lépreux est parti guéri, la maladie demeure et menace… Nous y revoilà, le SIDA est de retour ! Notre quartier subit à nouveau une véritable catastrophe humaine, en silence. Car si dans notre société les sidéens sont soignés —pas guéris juste soignés— ils restent exclus, rejetés, pour tout dire impurs. Mais ce n’est pas cela le scandale ou l’audace : l’audace et le scandale c’est que Lui il était là, dans le secret de leur cœur, Jésus qui se donne dans un geste audacieux, scandaleux même, un geste d’une extraordinaire liberté. Il répond exactement à leur attente. Certains sont partis différents, ils avaient prié, peut-être malgré eux, ou bien on avait prié pour eux parce qu’eux ne savent pas le faire eux-mêmes, et ils étaient d’accord parce qu’ils étaient venu pour ça. Comment je le sais ? Juste certains regards que je croise quand je marche dans ces rues, dans nos rues, je le fais tous les jours, mais il n’y a rien à en dire. Gardons le secret. Même si cela s’est déroulé ici dans l’église, ce qui était en jeu c’est une autre Église que l’Église rassemblée que nous sommes en ce moment, c’est comme une Église souterraine, invisible, et inattendue, dans laquelle l’Esprit inspire des prières de compassion et de louange. Nous en recueillons parfois le témoignage dans la vie de ceux qui nous entourent, des paroles simples qui dévoilent de manière fugace que l’Esprit qui passe en secret dans les silences. Je prends un exemple dans un milieu que l’on trouve ici sulfureux, c’est bien sûr parce que je m’en sens proche, mais chacun a pu vivre cela dans son propre milieu, là où il travaille ou là où il lutte. La difficulté c’est quand ces deux Église se rencontrent,
l’Église secrète dans la vie et la nôtre, tout
autant dans la vie mais explicite. Dans l’évangile de Marc
un épisode va conclure tous les épisodes de guérison
: « Maître, dit Jean à Jésus, nous avons vu
un homme qui chassait les démons en se servant de ton nom et nous
avons voulu l’en empêcher parce qu’il n’était
pas des nôtres ! Jésus répond : Laissez-le faire.
Un homme qui agit en mon nom n’ira jamais ensuite dire du mal de
moi. Qui n’est pas contre nous est pour nous. » (Mc 9 /38-40).
On se sent serviteurs inutiles quand on se décarcasse pour la mission
et qu’on découvre que l’Esprit fait tout seul, à
côté, ce qui nous coûte tant de peine ! C’est
dur de se consacrer à fond à une mission pour découvrir
au bout du compte qu’elle ne nous appartient pas !
PREFACE PERE, Mais pour nous dans ces combats, comme dans l'Évangile, Sous la loi de l'argent et du pouvoir n'existe qu'un monde faux, clos, fait de zones, de murs, de mépris, d'exclusions et d'expulsions, de guerre et de morts, un monde éclaté. Le monde unique n'existera que si nous décidons qu'il y a un seul
monde, mais nous, croyants, le décidons alors que nous est révélé
que ce monde est " déjà là " en Jésus
Christ. Toi qui nous fais prier mais que nous prions si rarement! Toi qui nous fais nommer Dieu mais que nous ne savons Alors que notre foi, notre joie de disciples de Jésus, Tu es en nous le goût de Dieu, sa saveur, l'émoi suscité
par sa beauté. Père, donne-nous dans ce repas ton Esprit Saint : qu'il fasse disparaiitre les causes de nso divisions, qu'il nous établisse dans un amour plus grand avec tous nos fréres dans ton Église universelle et ton peuple tout entier. Fait de ton Église en ce monde le signe visible de l'unité et de la paix. Notre perception du monde unique fonde les " droits de l'homme " dans notre humanité comme dans notre foi. Le combat pour les droits de l'homme est plus à l'ordre du jour que jamais. Les gouvernants actuels s'appuient sur l'usure du discours humanitaire et surtout sur la professionnalisation de ce combat par les ONG, pour l'écarter quelque peu au profit de la " realpolitik ". Nous n'échappons pas nous-mêmes à cette usure du discours qui démobilise ceux qui ne sont pas personnellement engagés dans une action ou une réflexion sur le terrain. Nous ne pouvons accepter cette démobilisation car cette conviction
d'un monde unique pour tous est depuis toujours au cur du CPHB comme
un principe. La Commission Partage ou le réseau RCI s'y engagent
explicitement, mais tous les pôles sont impliqués : solidarité,
formation et célébration, accueil, nouvelles générations,
art et culture, communication et finances. C'est le bon usage de la différence, de l'identité. N'ayons
pas peur ! Jacques Merienne
PSAUME Seigneur, entends ma prière : Mes jours s'en vont en fumée, A force de crier ma plainte, Des hauteurs, son sanctuaire,
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