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Dimanche
9 novembre 2008
"Frères, vous êtes la
maison que Dieu construit"
Lectures
• Livre d'Ezékiel (Ez 47, 1-2.8-9.12)
• 1ère lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens
(1 Co 3,9-11.16-17)
• Evangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 2,13-22)
" Frères, vous êtes la maison que Dieu construit".
Paul nous rappelle aujourd'hui que nous sommes l'Eglise de Dieu, c'est
à dire une communauté incarnée, en devenir, appelée
à s'ouvrir à l'Esprit de Vie du Christ et à partir
à la rencontre des Vivants.
Nous sommes invités à "Oser la vie, à oser
encore vivre d'amour"
Oser la vie, venir au jour
Oser encore vivre d'amour,
S'ouvrir aux mots que l'on entend
Et croire aux sources du printemps.
Ouvrir la porte de son coeur
A ceux qui souffrent et qui peinent
Et que la haine a repoussés.
Tendre l'oreille à la clameur
De ceux que l'injustice enchaîne,
Et crient leur soif de liberté.
Donner le travail au quotidien
A ceux qui traînent dans les rues
Avec le visage fermé
Rendre à chacun la dignité
D'offrir le pain à sa famille,
Oser une autre société.
Oser parler du Dieu d'Amour
Sauveur des hommes et de la terre
Puiser sa force dans la foi
Suivre les pas de Jésus-Christ
Offrant sa vie pour tous ses frères
Proclamer d'une seule voix.
"L'amour de ta maison fera mon tourment".
Les disciples de Jésus se sont rappellés cette parole de
l'Ecriture.
Ne suis-je pas moi-même tourmentée par cette parole?:
Ceux qui ne sont pas comme moi , dans ma propre famille, mes amitiés,
mes relations, et que j'ai quelquefois tant de mal à respecter,
à ne pas ignorer...
Ne suis-je pas tourmentée , comme vous tous , par ceux qui sont
différents ( tradis, athées, protestants , ou n'importe
quoi?
Ne suis-je pas tourmentée par ce monde d'exclusion, de pouvoir,
d'égoïsme farouche? Ce monde qui ne parle que d'argent, d'économies
complètement
folles,sans le moindre sens de vraies valeurs?
Ne suis-je pas tourmentée par la Création, avec ses catastrophes,
ses maladies, ses haines?
Oui, l'amour de ta maison, moi aussi me tourmente.
Et Tu nous dis que "je " suis, que "nous "sommes "tous
", et chacun, tous, tous," Temple de Dieu," et que nous
sommes tous "habités par l'Esprit de Dieu.
Alors balayons humblement tout ce qui étouff notre coeur;
Chassons tous les marchands du temple qui squattent notre coeur.
N'étouffons pas notre coeur par tout ce qui bloque et tarit, en
nous, la source d'eau vive.
Humblement, prenons soin de nos vies fragiles, de toutes vies car ces
vies sont le lieu où Dieu choisit d'habiter.
Travaillons, là où nous sommes à notre propre dignité
et à celle de tout homme. Travaillons à respecter, en vérité,
les temples de Dieu que sont chacun de nos frères à travers
le monde.
Que chacun prenne garde à la façon dont il construit; n'oublions
pas que les fondations, c'est Jésus-Christ, en chacun.
Comme Jésus l'a fait comprendre à la Samaritaine:
"C'est en l'homme que Dieu a dressé sa tente.
C'est au coeur de l'homme qu' habite l'Esprit.
Aucun temple n'est plus grand que l'homme lui-même!"
En effet, " FRERES, nous sommes la maison que Dieu construit!"
Marie-Jo Audollent
Frères,
vous êtes la maison que Dieu construit
Lundi, nous avons ouvert ensemble un deuxième point de vue : la
construction de maison de Dieu. Aujourd’hui, on célèbre
la dédicace de la basilique du Latran, symbole des lieux consacrés…
L’anniversaire de la dédicace de toutes les églises,
Latran étant signe de l’Eglise du Christ
D’un côté, la maison, le temple : en chantier, puis
terminé ; bâtiment statique. De l’autre : c’est
vous, c’est lui, c’est la vie. Le temple de Dieu, c’est
la vie
Vie en construction, qui implique aussi déplacement, décentrement
…Ainsi on voit Jésus désarçonner les juifs
avec cette dé-construction reconstruction en 3 jours… Mais
pour ce déplacement , il faut se dégager du superflu, se
libérer des maisons de trafic ; être disponible pour ces
changements de fond, prendre des risques, se remettre en question
Cette construction, je l’évoque aujourd’hui sur trois
domaines : la construction de notre communauté, la construction
de notre église, la construction de notre humanité
La construction de notre communauté
Une communauté en marche : c’est inventer pour trouver les
nouvelles formes . Pour être signe, il lui faut de l’audace.
Deux exemples très différents :
Dans nos célébrations, les rites sont repensés :
le sens du sacré s’exprime autrement, plus profondément.
Il doit exprimer notre foi en Jésus-Christ et nous ouvrir à
nos frères : c’est toujours en chantier, pour cela une soirée
de réflexion cette semaine, un autre échange dimanche prochain.
Autre exemple, dans un autre registre : la nuit blanche dans cette église
ouverte à tous toute une nuit. Avec les artistes c’est une
reconstruction, une création… un autre signe de la vie de
communauté.
La construction de notre Eglise de Paris, de notre Eglise universelle
une église qui bouge, en mouvement, sans cesse en construction,
en création ? Vatican II fut une étape il y a 40 ans. «
On ne peut se situer dans une continuité que si l’on est
en marche »
Pourtant de l’extérieur on aimerait des signes immuables,
parfois de l’intérieur aussi ….: ne pas voir de changement,
retour vers les soutanes, les signes de reconnaissance d’un christianisme
identitaire…
Pendant ce temps l’Eglise de Paris nous appelle à construire
la mission : se renouveler, trouver un langage pour nos contemporains,
cheminer avec eux comme à Emmaüs : nous au CPHB, qu’avons-nous
à dire ? à écouter ?
Mgr Deroubaix dit aussi : Une église ou l’Esprit Saint pourra
s’inviter parce que tout n’aura pas été prévu,
réglé et décidé à l’avance »
La construction de notre humanité, en chemin vers le Christ
:
nous avons entendu des paroles très fortes cette semaine, en pleine
crise : Yes we can : tout est possible
Il y a eu le temps de la séparation entre les bons et les méchants,
les forces du mal ; il y a le temps du rassemblement, avec Obama - Yes
we can : tout est possible. Des paroles fortes entendues : « La
réconciliation de l’humanité avec elle-même
» Diop - « Une expérience libératrice
» disait Jessie Jackson - « Il nous manquait une chose : l’espoir
»
Jean-Claude Guillebaud, dans son livre « Le commencement du monde
», parle du « goût de l’avenir »
Le corps vivant du Christ, c’est nous ! Frères, alors nous
pouvons dire aussi : « Yes we can ! »….
Anne René-Bazin
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