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TRACES Lutilisation du religieux dans la communication : publicité, presse, jeux video |
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1LA PUBLICITE
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La publicité sinspire par essence des arts visuels.
Les arts visuels reposent en Occident sur une tradition picturale largement alimentée par lart chrétien.
Cette référence sexprime généralement dans la publicité de manière indirecte, mais peut aller aussi jusquau pastiche.
Au fond, dans ses images, la publicité est plus tributaire de la peinture religieuse que du récit biblique ou évangélique lui-même. La publicité, point ultime dune trajectoire en trois étapes, où la confession chrétienne devient culture, puis la culture devient consommation.
Une réduction :
La publicité tend à retenir surtout de la religion la thématique du péché. Elle insiste sur la dynamique de la culpabilité. Et elle fait de la sexualité son point dapplication privilégié.
Une inversion :
Le mot dordre de la publicité nest plus « se libérer de ses passions », mais « libérer ses passions ».
La publicité inverse la culpabilité en permissivité. La tentation devient une valeur positive, et y succomber une aspiration. Lhomme tenté nest pas coupable ni victime, mais héros.
Certains redoutent que lutilisation répétée de thèmes religieux dans la publicité ne traduise une profanation du sacré.
Dautres au contraire se réjouissent dun recyclage qui prouve la permanence, voire le retour du religieux par des voies détournées dans une société qui ne serait sécularisée quen apparence.
En réalité, cest justement parce que la société se détache du christianisme que des emprunts à son histoire et à ses images à des fins décalées sont rendus possibles. Le religieux est devenu un répertoire de signes parmi dautres, dans lequel il est devenu possible à chacun de puiser à sa guise sans dommage.
Le déplacement majeur de la modernité nest pas dans une hypothétique profanation du sacré, mais dans une bien réelle sacralisation du profane. Le langage religieux est le langage de labsolu. Le langage de la publicité aussi : elle est obligée de faire de chaque produit ou de chaque marque quelle promeut laboutissement de tous les désirs, lincarnation de toutes les vertus. Mais labsolu du religieux chrétien mettait au centre un sujet (lhomme, dans sa relation à Dieu). Labsolu de la publicité met au centre un objet.
Bibliographie : J. Cottin, R. Walbaum : Dieu et la pub éd. du Cerf
A force de servir, les mots susent. Dans la presse
plus encore quailleurs. Quand il sagit de donner de la densité
à leurs titres, ou de nommer lémotion des profondeurs,
cest parfois le vocabulaire religieux qui resurgit - consciemment
ou inconsciemment - sous la plume des journalistes.
Lexposition a réuni une sélection darticles puisés dans toute la presse, dont aucun ne traite directement dun thème religieux, mais qui tous utilisent pourtant des termes qui en relèvent.
La grande presse ne parle pas beaucoup de religion, mais utilise couramment le vocabulaire religieux pour parler dautre chose, quand elle veut en parler intensément.
La rubrique « Sports » en particulier en fait une grande consommation. Rien de tel que des expressions puisées dans le sacré pour donner des allures dépopée à des événements au fond bien répétitifs : matchs et records, victoires et défaites.
Les deux figures les plus invoquées dans les titres de presse sont le paradis et lenfer. Surtout lenfer, qui fait plus deffet (avec les autres figures du malheur : calvaire, chemin de croix, etc.).
Les personnages auxquels on compare les acteurs de lactualité sont variés : Dieu, messie, madone, prophète, ange, saint, personne ne manque à lappel.
Sans compter quelques expressions isolées qui surgissent de ci de là comme des bulles qui viendraient éclore à la surface des pages : sept péchés capitaux, grandmesse, Credo
Un certain nombre de jeux video mettent en scène des mondes où toutes les relations sont construites autour de la dimension religieuse. Mais un religieux fondé sur une représentation totalement déconnectée, ou totalement inversée, de lunivers chrétien.
Lexposition présente trois exemples de ces jeux :
- Age of Empire
- Black and White
- les cartes Magic
Passe-temps favoris de toute une génération, vrai concurrent pour la télévision et partenaire toujours disponible malgré les défaites quil inflige : le jeu vidéo.
Adresse, vitesse, réflexe, un vrai défoulement : ce sont les jeux darcade. Certains sont un peu frustes : les « beat them all » (cognez-les tous !) ou « shoot them up » (descendez-les !). Dautres sont plus «soft» : des jeux plate-forme où il faut passer de mondes en mondes, une quête du Graal.
Plus ludiques et apparemment plus enrichissants, les enfants vantent aussi les jeux de stratégie et de simulation. Non pas les simulateurs de vol, les voitures rapides, mais les «Sims» : créer des villes ou des mondes virtuels, mêlant urbanisme, économie, réécriture de lhistoire de lhumanité. De vrais choix à opérer, un certain goût pour limpérialisme peut-être vous révélez votre puissance, votre créativité, vous voilà démiurge. Une petite touche de médiéval, une pincée de religieux,... que signifie alors le Bien et le Mal, les vies gagnées, le salut, la conversion notions et signes religieux employés dans lintérêt du scénario ?
Les jeux video ne recyclent pas que des signes extérieurs du religieux comme la publicité. Ils touchent à certaines de ses dimensions essentielles et de ses dynamiques profondes.
Mais cest un religieux fondé sur une représentation totalement déconnectée, ou totalement inversée, de lunivers chrétien.
Quelques attributs des jeux vidéo :
- le religieux est un rapport de forces, qui sert à gagner ou à perdre (donc à annexer ou à aliéner lautre).
- le religieux cest du passé, et même plus précisément un passé médiéval.
- Le religieux se réduit à une opposition du bien et du mal, du bénéfique et du maléfique.
- Le religieux procure des avantages qui relèvent de la magie (des « forces », des « vies », des « chances », etc ).
Age of Empire(extraits de la notice de « Age of Empire »)
Moines
Lent et faible. Il convertit les unités et les navires ennemis
à votre civilisation (votre couleur de joueur). Il soigne les
villageois et les unités militaires blessés (sauf armes
de sièges et navires)
Conversion de certains bâtiments, armes de sièges Rédemption
Vitesse de déplacement ---Ferveur
Points de coup Sainteté
Conversion dautres moines Expiation
La religion avait une forte emprise pendant le Moyen-Age , quil sagisse de la religion catholique en Occident, de lIslam au Moyen-Orient ou du Bouddhisme en Asie. Les missionnaires et professeurs de religion étaient essentiellement des moines, des hommes qui avaient fait vu de pauvreté et qui consacraient leur vie à répandre leur message.
Technologies du moine
Le développement des technologies suivantes améliore vos
moines
Ferveur
La ferveur (à léglise) rend vos moines plus rapides.
Les plus grandes religions inspirent à certains de leurs fidèles une grande passion et une grande ferveur. Il en résulte un fort engagement et investissement, en particulier de la part des enseignants et des interprètes du groupe.
Sainteté
La sainteté (à léglise) augmente les points de coup de vos moines.
Pour atteindre la sainteté, il fallait vivre en saint. Les saints hommes des grandes religions du Moyen Age sévertuaient à y accéder à travers leur obéissance aux textes sacrés, leur vu de pauvreté et leur respect de tous les êtres vivants. (extrait de la notice de « Age of Empire »)
(extrait de la notice de « Age of Empire »)
Reliques
Objets spéciaux qui sont placés aléatoirement sur la carte. Elles ne peuvent être déplacées que par les moines.
Vous pouvez gagner la plupart des parties en contrôlant les reliques.
Linfluence de la religion dans la vie quotidienne au Moyen-Age, particulièrement en Europe, a été illustrée par le trafic de reliques religieuses. Les sépultures de saints devinrent des lieux de pèlerinage. Une église ou un monastère ne détenant que quelques reliques dun saint ou une petite partie de la vraie croix attirait un flot de pèlerins. Petit à petit un marché sest développé et les hommes riches se disputaient lacquisition de ces reliques
Monastère
Les monastères vous permettent de créer des moines et daméliorer leur capacité à soigner les blessés et à convertir lennemi.
Les monastères étaient des communautés religieuses fermées où des prêtres et des croyants vivaient à lécart pour se consacrer à la prière, à létude et au culte. La vie monastique fut adoptée par plusieurs religions dont la religion chrétienne et le bouddhisme. Les personnes qui vivaient dans les monastères étaient des moines.
(extrait de la notice de « Age of Empire »)
Beaucoup dexpressions que nous utilisons sans y penser trouvent leur source dans la tradition religieuse. Nous en souvenons-nous encore ? Ou ne lavons-nous jamais su ?
Des élèves dune classe de 2e proposent leurs interprétations :
Consigne
Voici une expression quil vous est peut-être arrivé dentendre ou demployer. Pouvez-vous indiquer sa signification. Si vous ne la connaissez pas, dites ce que vous pensez quelle peut signifier.
Que ta gauche ignore ce que fait ta droite.
- Que les autres ignorent ce que tu fais en cachette.
- Signifie le manque dorganisation de quelquun.
- Fais comme bon te semble.
Pauvre comme Job.
- Job était un personnage biblique qui avait une douzaine denfants et qui avait vu en rêve une échelle qui montait au ciel.
- Job était un fervent chrétien qui resta pauvre par amour du Christ en ignorant les démons qui voulaient le pervertir dans la richesse.
- Job est un stéréotype américain symbolisant la nonchalance et la pauvreté : une vie simple.
Je men lave les mains.
- Ne pas faire attention à ce quon nous dit.
- Se faire pardonner
- Sen réjouir davance. Lexpression vient probablement de la joie procurée par la pensée dun festin prochain.
Porter sa croix.
- Porter ses affaires soi-même
- Se créer des problèmes qui sont fatals.
- Porter en soi un remords ou quelque chose de lourd
Faire sa traversée du désert.
- Endurer une longue peine.
- Faire sa propre route en accord avec ses désirs, ses expériences, sa personnalité. Faire sa vie.
- Parcourir son petit bonhomme de chemin.
Rendre à César ce qui est à César.
- On ne peut garder indéfiniment quelque chose quon nous a prêtée.
- Faire la part des choses, relativiser un événement.
- Il ne faut pas voler plus fort que soi et lui obéir.
Etre le bouc émissaire.
- On dit également être la « tête de turc »
- On se servait dune sorte de poutre horizontale pour défoncer les portes autrefois.
- Etre celui qui porte un message entre deux personnes sans que celles-ci ne correspondent sinon par le bouc émissaire
Que ta gauche ignore ce que fait ta droite.
Recommandation de Jésus concernant laumône. La discrétion concernant les « bonnes actions » est garantie de son honnêteté et vaccin contre lorgueil. (Cf. Mt 6,3).
Pauvre comme Job.
Personnage biblique très riche et puissant. Célèbre pour sa patience et la qualité de sa souffrance face aux malheurs sans fin qui le réduisent à la misère la plus noire. Dans le corps du livre, il se rebelle contre Dieu, accusé dêtre la cause du malheur de linnocent.
Rendre à César ce qui appartient à César.
« Et à Dieu ce qui est à Dieu ». Réplique de Jésus aux Pharisiens, qui veulent le piéger: « Faut-il payer limpôt aux Romains » ? La monnaie en cours porte limage de César. Jésus déplace la question et met chaque ordre à sa place. (Cf. Mt 22,21).
Etre le bouc émissaire.
Lors de la fête du Yom Kippour (Grand Pardon), le Grand Prêtre était censé transmettre les péchés dIsraël sur le bouc en posant ses mains sur la tête de lanimal. Envoyé ensuite au désert, lieu de mort, il libérait ainsi le peuple des fautes de lannée. (Cf. Lévitique 16,8-22).
Porter sa croix.
La croix, instrument du supplice et de la mort de Jésus, devient symbole, entre autres choses, des difficultés que chacun doit affronter dans la vie. (Cf. Mc 8,34).
Faire sa traversée du désert.
Le peuple dIsraël, libéré de lesclavage en Egypte, passe quarante ans dans le désert avant darriver à la terre promise. Lexpression se réfère à lexpérience de lépreuve et de la difficulté dans la quête du but (Cf. le livre de lExode et des Nombres).
Se laver les mains.
Pendant le procès de Jésus devant le gouverneur romain Pilate, celui-ci voulait le libérer. Face à la pression de la foule, il cède et le condamne à mort. Pour se dégager de toute responsabilité dans la mort dun innocent, il se lave les mains en public montrant ainsi quil rejette la responsabilité de la mort de Jésus sur ses accusateurs. (Cf. Mt 27,24).