Echos de l’Assemblée Générale du
CPHB
du 12 janvier 2008
Au début de la rencontre, l’Equipe pastorale
explique ses difficultés, l’impasse dans laquelle elle
se trouve : impossibilité pour ses membres d’arriver à
travailler et prendre des décisions ensemble, désaccord
profond sur la conception de leur travail et de la coresponsabilité,
absence de prière et de vie conviviale en équipe, impression
que ce blocage est en partie le reflet de difficultés au sein
de la communauté elle-même, inopportunité de voir
de nouveaux membres arriver dans ces conditions, et embarras à
l’idée de devoir à nouveau organiser des élections
en juin ou septembre lors des 2 prochains départs. Elle annonce
donc deux décisions : reporter dans l’immédiat les
élections prévues le 13 janvier, et exposer le problème
devant la communauté réunie en AG pour poser des diagnostics
et trouver des solutions. Sa proposition : constituer 2 groupes de travail,
l’un plus axé sur le fonctionnement du CPHB, l’autre
vers une réflexion sur « être chrétien à
Paris en 2008 ».
Débat assez vif avec l’assistance, qui trouve
qu’une décision aussi tardive de reporter les élections
manque quelque peu de considération pour les candidats qui ont
accepté de se présenter, et pour l’assemblée
mise brutalement devant le fait, alors que le vote par correspondance
a déjà commencé.
La question des divergences de conceptions du travail à l’EP
donne lieu à diverses formulations et interprétations.
En gros, il y en a qui souhaiteraient une répartition des rôles
et responsabilités entre les membres de l’équipe,
avec une délégation totale de certaines questions à
1 ou 2 personnes, qui ensuite se contenteraient d’informer le
reste de l’équipe de ce qu’elles font et décident
(comme dans une entreprise efficace ; or justement, nous ne sommes pas
une entreprise !) ; d’autres qui voudraient que tout le monde
participe à tout, et que la collégialité de l’équipe
s’exerce en permanence, pour grands et petits sujets (d’où
une lourdeur de fonctionnement qui au minimum bouffe beaucoup de temps,
et au maximum paralyse). Certains évoquent la « lutte des
laïcs contre le pouvoir du curé »…
Est alors posée la grande question de la confiance : comment
fonctionner sans elle, au sein de l’équipe comme entre
la communauté et l’équipe ? Elle suppose un certain
lâcher-prise, mais il est vrai qu’elle ne se décrète
pas non plus, et suppose peut-être qu’on la gagne, (qu’on
la mérite ?), ou qu'on se la donne comme horizon !
A l’issue de ce long débat passionné,
qui a duré près de 2h30, et a permis à chacun de
s’exprimer aussi bien sur de grands principes que sur de plus
petits détails, sans tabous et avec quelques vives réactions,
sont ressortis les points suivants :
- l’assemblée a remercié l’EP pour sa franchise,
et a apprécié son courage de porter ses difficultés
devant elle pour demander de l’aide ;
- un vote a mains levées a confirmé la décision
de l’EP de reporter les élections prévues le lendemain
;
- il a été voté à mains levées de
mener une sorte de remise à plat, sous forme de « réflexion
- diagnostic - force de proposition », à 2 niveaux
différents :
- 1 - Un groupe de travail, « Le CPHB, communauté d’Eglise
dans le Paris d’aujourd’hui », qui réfléchirait
à ce qui doit fonder nos choix pastoraux : comment annoncer l’Evangile
à Paris en 2008, quelles places pour l’accueil, les droits
de l’homme, l’art, quelles articulations entre ces choix
et nos célébrations dominicales ? Quels évènements
et contextes nouveaux à prendre en compte ?
- 2 -Un groupe plus réduit, (10 personnes ?), « Comment
conduire cette communauté ? », qui s’attaquerait
à nos modes de fonctionnement.
Ces deux groupes de travail ouverts seraient animés chacun par
des membres de l’équipe pastorale, avec deux membres «
anciens » et deux « récents » de la communauté.
Ils se réuniraient de 3 à 5 fois, pour aboutir à
une synthèse le 30 avril, pour une nouvelle AG et des élections
en juin.
- 3 -L’ensemble de la communauté est invité à
s’associer à cette réflexion à l’occasion
des groupes Carême, au cours desquels, lors d’une soirée,
3 textes pourraient être proposés pour soutenir et lancer
une réflexion de chacun sur ces questions : que voulons-nous
faire de notre foi à St Merry ? Quelles sont nos valeurs fondamentales,
comment les faire vivre et sur quel mode les exprimer ?
Après une pause goûter revigorante, (hum
! le chocolat d’Anne-Marie…), pendant laquelle le débat
s’est prolongé de façon informelle mais toujours
aussi vive par petits groupes, on a abordé le 2ème thème
de la journée : l’accueil.
Un grand nombre de personnes du groupe accueil tenaient à ce
qu’on puisse d’abord entendre leur mécontentement
et leurs difficultés actuelles, avant d’aborder l’avenir
et le programme « Eglise habitée » prévu à
l’ordre du jour par l’équipe pastorale. Exemples
de griefs des personnes assurant l’accueil au quotidien dans l’église
: les travaux ont rendu l’église très inhospitalière
(saleté et bazar permanent), les accueillants ne peuvent plus
choisir la musique qu’ils souhaitent pendant leur temps de présence,
ni régler à leur convenance l’éclairage de
l’église ; on a retiré contre leur avis les anciens
panneaux qui présentaient l’EP, les droits de l’homme,
la communauté, mais les nouveaux n’ont toujours pas été
installés, or les panneaux sont un support très utile
à la communication avec les passants ; des répétitions
de spectacles se font (portes fermées) aux heures des plages
normalement prévues pour l’accueil du passant, etc…
Un vote à mains levées a réaffirmé un large
consensus pour donner la priorité à « l’église
portes ouvertes », dans laquelle des artistes, s’ils veulent
venir s’exprimer, sont les bienvenus dans la mesure où
ils s’insèrent dans le cadre proposé par notre communauté.
Ensuite a eu lieu la présentation du travail de
réflexion et d’aménagement des lieux fait par l’équipe
« Eglise habitée », comprenant notamment des professionnels
certes compétents mais souvent encore moins disponibles que les
bénévoles du CPHB, ce qui explique que les nouveaux panneaux
demandent tellement de temps à aboutir. Exemple d’incompréhension
regrettable au sein de notre communauté : ce gros travail, dont
on ne peut encore voir le résultat, les accueillants ne s’y
sentent pas associés, et ils ont l’impression qu’il
ne tient pas compte de remarques qu’ils estiment essentielles
- ce qui blesse profondément ceux qui se sont donné
du mal, du temps et de l’énergie pour le porter.
Pour finir sur une note optimiste : deux nouvelles accueillantes ont
tenu à dire qu’elles remplissaient cette tâche d’accueil
avec grand plaisir !
Blandine Ayoub et l'EP