LE PAPIER

Octobre 2003

 

 

DES ECHOS DE L’ASSEMBLEE GENERALE DE RENTREE DU 5 OCTOBRE

 

Un programme très dense a été suivi par environ 120 participants, dans la foulée de la célébration qui introduisait la journée.

 

Avant même la bénédiction finale, et après quelques mots sur les finances de la part du conseil économique, a eu lieu la relecture communautaire du projet de nouvelle organisation interne au centre pastoral. Bien que ce projet ait été largement diffusé en amont de la rencontre, pour que chacun prépare ses questions et réactions, la demi-heure qui lui a été consacrée en a frustré quelques-uns : comment s’emparer d’un projet de deux pages, à 250 personnes, en un temps aussi court ? Certains auraient souhaité un véritable processus de vote, avec amendements proposés par les participants et soumis à l’assemblée. L’équipe pastorale a choisi une formule plus légère, consistant à prendre note des diverses remarques exprimées sur lesquelles elle réfléchira, et à proposer ce projet non pas comme une constitution figée, mais comme un indicateur de direction, dont l’application sera mise à l’essai pour l’année à venir, sous les yeux vigilants de l’ensemble de la communauté. Pour ceux qui n’auraient pas lu ce texte, - rédigé avec un certain nombre de suggestions et de conditionnels -, on peut le résumer avec un état d’esprit et une innovation : l’état d’esprit consiste à tenir compte des souhaits, très généralement exprimés dans la communauté, d’alléger la charge de l’équipe pastorale, dont le profil actuel décourage les candidats potentiels, et le projet propose donc concrètement de réduire à la fois la durée du mandat, le nombre de réunions mensuelles, et le nombre de tâches liées au fonctionnement courant de la communauté pour laisser plus de place à la prospective ; l’innovation consiste à créer des postes de chargés de mission, qui déchargent l’EP, qui permettent de créer une synergie nouvelle entre groupes d’activités complémentaires, et qui donnent à de nouvelles personnes l’occasion de s’investir autrement dans la communauté, en élargissant concrètement les niveaux de coresponsabilité. Appelée à donner son avis global sur ce projet, l’assemblée s’est exprimée par quelques voix « contre », une petite trentaine d’abstentions, et une vaste majorité « pour ». Bilan à suivre dans un an.

 

Après un apéritif autour des panneaux des groupes et une copieuse paella, la deuxième partie de l’assemblée était occupée par un exposé de François Ernewein, Rédacteur en chef de La Croix, basé notamment sur l’Etat de la France de Gérard Mermet, et pointant le décalage entre la réalité d’une société qui permet une qualité de vie objectivement de plus en plus confortable, et la morosité et le désabusement ambiant : on a plus de temps libre mais toujours plus de sollicitations pour le remplir, plus de revenus mais encore plus d’envies ou d’occasions de dépenses, etc… Le fait que le plaisir, l’émotion, le virtuel, le court terme et les incertitudes aient plus la cote que l’effort, la raison, le réel, le long terme et les certitudes n’est pas sans conséquences sur toutes nos institutions, y compris l’Eglise. Après avoir analysé les dernières élections présidentielles et le 11 septembre 2001 comme deux évènements symptomatiques, le journaliste a pointé la perte de pouvoir réelle et inéluctable de l’Etat, entre l’Europe et la mondialisation d’un côté, la décentralisation de l’autre, et proposé les conditions d’une politique du possible pour les citoyens, dans le cadre d’un Etat qui coordonne et négocie des compromis plus lents à mettre en place mais consensuels , au lieu d’imposer avec un dirigisme rigide, sans laisser aucune place dans l’espace public à la question du sens.

 

L’assemblée s’est ensuite répartie en sept ateliers de réflexion sur quatre thèmes : CPHB et politique, CPHB et approfondissement de la foi, CPHB et célébration, CPHB communauté d’église. Il s’agissait de revisiter notre propre discours, en évaluant sa pertinence à l’épreuve du temps et des nouveaux membres de la communauté. Ces ateliers devraient continuer leur travail, avec ceux qui le souhaitent, durant l’année qui vient, et déboucher sur une redéfinition de nos choix et orientations prioritaires lors de l’Assemblée de sortie, avec l’éclairage d’apports extérieurs.

 

Une dernière demi-heure a permis l’échange d’un certain nombre d’informations, voire d’opinions diverses, sur tous thèmes concernant la vie de notre communauté, avant de finir en chanson, (enfin, en cantique…). Maintenant, l’année est lancée, « y a plus qu’à faire » !                                              B. A.

DES NOUVELLES DE L’ASSOCIATION « VIET NAM PLUS »,

SOUTENUE PAR LA COMMISSION PARTAGE

(qui gère, au nom du CPHB, un budget de solidarité et de soutien d’actions de développement dans les pays du Tiers-monde)

 

Viêt Nam Plus, qui travaille avec succès à Duc Linh depuis 3 ans, met la priorité sur le développement et insiste plus que d’autres sur une forte participation de tous les bénéficiaires. Ils décident avec nous des actions prioritaires à mener, mais aussi ils financent eux-mêmes une partie impressionnante du budget : ce n’est pas de l’assistance !

 

Notre programme d’épargne-crédit a démontré, comme beaucoup d’autres programmes de ce genre, que les pauvres étaient des clients fiables : le taux d’échec des groupes épargne-crédit est inférieur à 1%, alors qu’on estime qu’au moins 20% des prêts bancaires (tous clients, riches et pauvres confondus) sont perdus, parfois 50%. Nous donnons la priorité aux femmes dont le revenu n’atteint pas 100 € /an, et pourtant leur épargne dépasse maintenant largement le capital apporté par Viêt Nam Plus. Mais une règle d’or est que les groupes doivent être librement constitués : les femmes se choisissent entre elles. Et parfois cela fait très mal au cœur de voir les plus pauvres parmi les pauvres, exclus. Souvent elles ne répondent pas aux invitations, de peur de décevoir et de pénaliser les autres femmes, car si elles ne peuvent pas rembourser, les autres devront payer à leur place.

 

Nous avons aussi mis sur pied une troupe de théâtre avec des paysans, qui se produit un jour sur deux, sur le terrain de jeu d’une école ou dans la cour d’une ferme. Il y a toujours au moins 200 personnes, parfois 500 et plus. En 2002, ses spectacles ont attiré 30 000 spectateurs. Ils traitent de l’hygiène, de l’alcoolisme… L’autre jour, le thème était le sida, il y avait foule, 400 personnes au moins, assises par terre ou debout en équilibre sur les vélos. Le théâtre a un but éducatif, on veut changer les mentalités, et pour cela il faut faire participer le public. Un des acteurs, le jeune paysan qui s’est laissé entraîner et a mal tourné en ville, ne sait pas répondre aux questions et demande de l’aide au public : les enfants se bousculent et crient pour être les premiers à répondre. Quelques fois, le public est tellement excité et participe si fort qu’il malmène les acteurs : le pauvre acteur qui joue le mari saoul qui bat sa femme, a un soir terminé à l’hôpital ! Le plus difficile c’est tout de même les autorités : le Bureau de l’Information et de la Culture ne vient jamais au spectacle, interdit ou autorise les spectacles à sa guise, et demande des pots de vin – mais pour Viêt Nam Plus, pas question de céder ! Il faut demander la permission pour tout, le script du théâtre, et pour toutes les chansons, un mois au préalable. Un article dans le journal très lu « Thanh Nhiên », dirigé par les Jeunesses Communistes, fait un éloge appuyé de la troupe ; juste après, une troupe de théâtre professionnelle venue de Saïgon a attiré moitié moins de spectateurs que celle de nos paysans… Bref, de bonnes nouvelles pour cette équipe.

 

A partir des nouvelles envoyées par Bernard KERVYN, depuis Hô Chi Minh Ville

Site de l’association : www.vietnamplus.org

 

 

PETITE ANNONCE D’UNE ASSOCIATION AMIE : L’ARC EN CIEL

 

Cette association, fondée en 1974 par le Père Xavier de Chalendar, disposant d’un chalet en montagne dans un cadre splendide,

qui organise et anime 25 sessions d’une semaine par an pour des groupes de 15 à 30 personnes, sur des thèmes très variés – spirituels ou profanes, artistiques ou de société, de partage et de réflexion – (environ 500 participants par an de toutes générations),

recherche personne disponible ou jeune retraité(e) pour assurer de façon bénévole le poste de secrétaire général (responsable administratif et financier) et travailler de concert avec le président et le conseil d’administration, 15 heures par semaine.

Prendre contact avec Paul de Puylaroque, tel : 06 62 42 20 00