LE PAPIER - Juin 2004
RENE
SIMON NOUS A QUITTES…
Nous sommes nombreux à St.Merri à avoir appris avec émotion et reconnaissance le départ de René Simon pour cette Plénitude de vie et de lumière dont si pudiquement il rayonnait, - dont il savait nous transmettre le goût et le chemin par la sûreté ample et libre de son enseignement, par sa disponibilité si délicate pour accueillir nos demandes et élargir nos pensées et nos cœurs, quand il nous initia à la prière avec les musulmans pour louer ensemble la grandeur de Dieu, ou à la découverte de Maître Eckart, à la subtile humanité de Lévinas.
Il assumait la dure solitude de l’audace de sa pensée et humblement rayonnait de la paix de son cœur et sa foi.
Geneviève Esmenjaud
BILAN DU GROUPE CHOMAGE SNC DE SAINT-MERRI
Le groupe Chômage de Saint-Merri fait partie de SOLIDARITES NOUVELLES
FACE AU CHOMAGE (SNC).
SNC est une association nationale d’environ 1500 adhérents donateurs dont 900 sont aussi membres accompagnateurs, répartis dans 85 « groupes de solidarité ». Elle s’est donnée trois missions :
·
accompagner des personnes en
recherche d’emploi par un binôme (homme/femme) aussi longtemps que nécessaire
pour les aider à retrouver du travail,
·
créer des emplois (dits
« emplois de développement ») dans des associations pour les chômeurs
en grande difficulté qui ne sont pas en état d’affronter le monde du travail
marchand,
· avoir une parole dans l’espace public pour faire connaître les difficultés rencontrées par les personnes accompagnées et informer les pouvoirs publics des dysfonctionnements de ses services.
Dans cette perspective, quel a été le bilan du groupe de
solidarité de Saint-Merri au cours de l’année
2003 ?
Notre groupe est composé d’une vingtaine de membres, à part
égale femmes/hommes, dont onze sont à la retraite, mais quatre ont moins de 35
ans. Deux nouveaux accompagnateurs ont rejoint notre groupe l’an dernier.
Durant l’année 2003, nous avons accompagné 38 personnes en
recherche d’emploi dont environ un quart nous avait été adressé par des membres
de la communauté de Saint-Merri. La grande majorité
de ces personnes, moitié hommes moitié femmes, avait entre 30 et 50 ans et se
trouvait sans emploi depuis plus d’un an.
Au cours de cette année 2003, 19 accompagnements sur 38 ont
été achevés. La durée moyenne de ces accompagnements terminés fut de 14 mois.
Toujours pendant cette même année 2003, 10 de ces 19
accompagnés ont retrouvé du travail, la quasi totalité
en CDI (Contrat à Durée Indéterminée) à temps plein. Sur les 9 restants, 4 sont
toujours en recherche d’emploi et 5 ont interrompu leur accompagnement sans
laisser de nouvelles.
D’autre part, notre groupe a financé pendant cette année
dernière 3 « emplois de développement » dans diverses
associations (ARPEJE, ATD et 3A) et 2 prêts directement liés à la recherche
d’un emploi.
Ainsi, nous pouvons dire que sur une période d’un an,
inférieure à la durée moyenne d’accompagnement de 14 mois, le taux de retour à
l’emploi de nos accompagnés a été de 10/19 soit 53%, ce qui est un peu plus
élevé que le taux moyen national de SNC (48%).
Au delà du groupe des membres, actifs dans l’accompagnement,
il faut souligner l’importance des donateurs qui permettent de financer les
emplois de développement, lesquels sont indispensables pour aider
certaines personnes à reprendre pied dans le monde du travail.
Le Groupe de Saint-Merri, bien
qu’il n’ait pas organisé de conférence en 2003 contrairement à d’autres années,
a le souci de faire connaître son action à la Communauté, en particulier à
travers l’animation d’une célébration chaque année. SNC, au plan national, a
exposé ses vues sur la politique de l’emploi du gouvernement soit directement,
soit à travers d’autres réseaux tels qu’ ALERTE ou
EAPN France (European Anti-Poverty
Network). Ces prises de position peuvent
être lues sur le site de l’association : www.snc.asso.fr
.
Le chômage en France reste toujours élevé, engendrant la
solitude, la rupture du lien social, la précarité et même la misère pour
beaucoup trop d’hommes et de femmes de tout âge et de tout profil
professionnel. Afin de pouvoir répondre aux nombreuses demandes d’aide des
personnes en recherche d’emploi, notre groupe Chômage de Saint-Merri
serait heureux d’accueillir de nouveaux membres et tout autant de recevoir de
l’argent de nouveaux donateurs pour financer ses « emplois de
développement ».
Si vous le souhaitez, vous pouvez me contacter.
Pierre Barthe 2 bis rue Baudin 92300 Levallois
Tel. 01 47 57 35 95 - mpbarthe@yahoo.fr
L’ONCTION DES MALADES
Initiée par une
interpellation
J’étais à l’Hôtel-Dieu. On est venu proposer à ma voisine le sacrement des malades. Je me disais : « Pourvu qu’on ne me le propose pas ! Je serais obligée de dire non, car pour moi cela n’a pas de sens. »
En effet la tendresse de Dieu pour moi, je la sentais dans la présence aimante de Michel, les coups de fil de mes enfants et petits-enfants, les petits mots et les visites de mes amis, l’attention protectrice de l’équipe fleur, le petit pot de miel de François-Xavier, le fromage sans sel que Catherine m’a apporté pendant 6 mois… C’est là que je vivais le sacrement des malades !
Je me suis ensuite demandé si je n’évacuais pas trop vite l’aide et l’accompagnement que l’Eglise a toujours proposés : depuis les guérisons opérées par Jésus et les apôtres, jusqu’à l’épître de Jacques (5/14) que je vous cite : « L’un d’entre vous est-il malade ? Qu’il fasse appeler les Anciens de l’Eglise. Ils prieront sur lui après avoir fait une onction d’huile au nom du Seigneur. La prière de la foi sauvera le malade ; le Seigneur le relèvera et, s’il a commis des péchés, il recevra le pardon. »
J’ai alors commencé à chercher qui pourrait m’aider à réfléchir au sens du sacrement des malades. La première personne à qui j’ai parlé de mon désir de célébrer en communauté la tendresse de Dieu pour les malades m’a dit : « et moi, j’aimerais bien célébrer la confiance en Dieu ! »
Au fur et à mesure de mes rencontres s’est formé un petit groupe. D’emblée nous avons souhaité partager notre expérience de la souffrance, de la maladie et de la mort avant de penser à une célébration. Ce partage, ces échanges étaient déjà pour nous le sacrement des malades, car ils nous révélaient le vrai visage du Christ crucifié qui nous ouvre un chemin vers le Père et vers la vie.
…célébrée à Saint-Merri au cours
de la célébration du 16 mai 2004…
…pour empêcher « que les portes de l’ascenseur ne se
referment… »
Mgr Renaudin (ancien évêque de Pontoise) disait un jour : « L’horreur de toute souffrance, c’est que petit à petit, elle enferme sur lui-même celui qui souffre… comme les portes d’un ascenseur… Elle devient si oppressante, et tellement tyrannique, que peu à peu, on ne peut plus penser à autre chose… Et l’amour qu’on porte aux autres, (et que maladroitement ils tentent à cet instant de nous donner), cet amour, on ne peut plus le donner, on ne peut plus le recevoir… »
Et c’est là que le Sacrement vient nous aider : à garder « les portes de l’ascenseur » ouvertes, à faire en sorte de ne pas se laisser enfermer sur soi-même, à faire en sorte que le mal, la fatigue, la souffrance, la douleur (que ce soit physiquement, psychologiquement, et même spirituellement), que tout cela ne puisse pas avoir le dernier mot !!!
Le Seigneur vient rejoindre en nous tout ce qui nous apporte, jour après jour, petit à petit, la mort au quotidien... tout cela qui nous mine… ce qui nous épuise, nous mine ou nous détruit, nous tue à petit feu… Car il est vrai que dans la souffrance, ce qui nous fait le plus de mal, c’est bien souvent d’être peu à peu coupé de l’unique réconfort dont nous avons besoin : un peu de tendresse, un peu de délicatesse, et d’Amour… : « Navré de vous envoyer balader… mais j’ai si mal… Et pourtant j’aurais tellement besoin de vous… »
Sacrement des malades, sacrement des « souffrants », des « blessés »… Présence à nos côtés de Celui qui peut « bloquer les portes qui se referment », des « murs qui se rapprochent » (relisez donc « L’Ecume des jours » de Boris Vian).
Présence manifestée par ce signe de l’onction, caresse d’une infinie tendresse de Celui qui nous dit « N’aie pas peur ! Je suis là… »….
Sacrement des « malades » et non des « mourants » ! Sacrement pour permettre de traverser les moments douloureux ! (Fût-ce la mort… mais il n’y a pas qu’à ce moment-là où nous avons tant besoin d’une présence aimante qui nous aide à continuer d’aimer et à accueillir l’amour !)
Miracle de l’Amour… Miracle dû à l’Amour ! Douce « onction » de la main du Seigneur qui caresse !
Françoise et Michel Jacquet
LES
12-15 ANS DU CPHB
A
LA RENCONTRE D’AUTRES RELIGIONS MONOTHEISTES
Voilà nous sommes le groupe des 12/15 ans (une dizaine de
jeunes).
Cette année nous nous sommes réunis plusieurs fois sur le thème des différentes
religions monothéistes.
Nous sommes allés visiter les orthodoxes à Issy, les musulmans à la Grande
Mosquée de Paris, les juifs de la rue Copernic,et les
protestants à Vincennes. A chacune de ces rencontres, un ou plusieurs
jeunes de notre âge nous a fait visiter et nous a parlé de sa religion. Nous
avons aussi assisté à chaque fois à un office.
Partout nous avons étés très bien accueillis et la parole entre nous (les
jeunes) a été très facile. Souvent ils connaissaient mieux leurs religions que
nous la nôtre. Nous avons donc décidé pour la dernière rencontre de l'année de
nous retrouver avec Jésus Assurmendi pour poser des
questions sur notre religion.
Apolline, 14 ans
Du coté des parents... je dirais que la simplicité de ces rencontres m'a frappée : beaucoup d'écoute, aucune agressivité, une
envie de connaissance, de rencontre de la part des jeunes,
pas de mépris, même pas de moquerie face à des situations qui les ont
interrogés (séparation des sexes à la mosquée, partage du pain et du vin lors
du culte, bavardages, embrassades pendant la prière à la synagogue, refus de la
communion à l'office orthodoxe....) Ils ont assisté à un long office orthodoxe
(plus de deux heures!), ils ont accepté de rester à la porte de
la mosquée pendant la prière, la fouille très poussée et les questions à
l'entrée de la synagogue pour le shabbat ne les ont pas gênés : vraiment
une grande ouverture, une grande tolérance, un grand respect.
Face aux communautarismes qui guettent notre société quel espoir ! Il me semble
important d'approfondir ces liens, comme ils souhaitent à leur tour
inviter les jeunes qu'ils ont rencontrés ces derniers mois.
A l'année prochaine!
Isabelle Pepin
ANIMER UN TEMPS DE PRIERE AU CREMATORIUM
DU CIMETIERE DU PERE LACHAISE
Depuis
le début de l’année, j’interviens comme animateur liturgique, prière et
bénédiction, au Crématorium du cimetière du Père Lachaise.
C’est un réel besoin
d’accompagnement spirituel, demandé par des proches du défunt, qui ne veulent
pas qu’il parte « sans rien ou
comme un chien ».
Ce service devrait être assuré
par des prêtres, mais ils ne sont plus assez nombreux. Nous sommes une petite
équipe de laïcs, 2 femmes et 2 hommes, mais nous avons besoin de renforts
car :
·
la demande d’incinérations
progresse rapidement, pour de multiples raisons que je pourrai vous expliquer.
·
le nombre de prêtres disponibles
diminue
·
les liens distendus avec les
paroisses font que le lieu de célébration funéraire se déplace vers le crématorium.
Les demandes de
« bénédictions » nous arrivent par les sociétés de pompes funèbres et
sont proposées à l’animateur, 2 à 4 jours à l’avance.
Il prend alors contact avec la
famille et prépare avec elle une célébration d’une demi-heure, adaptée à la
personnalité du défunt, aux connaissances de la famille et au genre d’assemblée prévu.
Chaque fois c’est nouveau,
souvent étonnant, et l’on va de découverte en découverte.
C’est un service bénévole
missionné par l’Eglise de Paris. Si cela vous intéresse, prenez contact avec
notre équipe, pour beaucoup plus d’explications.
Jacques
de Vathaire - Tel.
01.48.05.25.68
Les articles que vous
souhaiteriez écrire dans « Le Papier » sont à
adresser à Michèle Dauger (michele.dauger@wanadoo.fr)
ou Marie-José Lecat-Deschamps (mariejosedeschamps@cegetel.net)