LE PAPIER

Février 2003

 

Ces textes sont rédigés par tout groupe ou individuel du CPHB qui souhaite communiquer une expérience ou un témoignage, afin que l’information sur ce qui se fait ou se vit dans la communauté continue de circuler entre tous. Vous êtes invités à envoyer vos articles au secrétariat du CPHB, (par mail de préférence), à l’attention de l’équipe du PAPIER.

 

 

J’ETAIS SANS PAPIERS ET VOUS M’AVEZ ACCUEILLI

Troisième Rencontre Chrétiens / Sans-Papiers, le dimanche 12 janvier 2003.

 

Le froid glacial n’a pas dissuadé les Sans-Papiers d’arriver nombreux (une centaine de personne) en l’église Saint-Merri, et la célébration commence par la lecture d’un «conte de Noël » écrit par Emmanuel Terray : quelle belle et secrète reconnaissance, pour les étrangers en situation irrégulière, que d’entendre les difficultés de Joseph, venu avec Marie se faire recenser à Bethléem en Judée, quand lui sont refusés l’accès à l’hôtel puis à l’hôpital - alors que Marie est sur le point d’accoucher - seulement parce qu’il n’a pas de papiers ! Toute la célébration est centrée sur l’accueil de l’autre, frère en humanité : des gestes symboliques sont proposés comme, au début, celui de se tourner vers son voisin pour faire connaissance, ou celui de plonger sa main dans une cuve d’eau (tiède !) pour partager ce signe de vie avec la personne qui est juste à côté. La grande assemblée est très recueillie, qui réunit en ce jour les habitués du CPHB, les membres du Réseau venus d’autres paroisses de Paris et les Chinois, Turcs, Maghrébins ou Africains invités.

Après ce temps de recueillement partagé, c’est le verre de l’amitié, puis un repas préparé par l’équipe d’accueil. Ensuite on se réunit pour le débat. Celui-ci est animé par un membre du Réseau Chrétien- Immigrés qui remercie les élus de Paris venus témoigner, un dimanche, de leur solidarité pour les Sans-Papiers : Mylène Stambouli, adjointe au Maire de Paris, chargée de l’exclusion, Dominique Bertinotti, maire du IVème arrondissement et son premier adjoint, Jean Lhopital. Plusieurs questions sont soulevées : d’abord celle de la langue française que les Chinois ne parlent guère, le problème du travail au noir des Sans-Papiers et de leur exploitation par des employeurs, l’histoire de leur arrivée et de leur vie en France. Apparaît alors la revendication des Sans-Papiers de la «régularisation globale », qui dessine une ligne de partage avec certains des présents, davantage préoccupés soit d’améliorer le quotidien des personnes en situation irrégulière, soit d’arracher à la clandestinité ceux qui peuvent être régularisés par la stricte application de la loi, quitte à recourir aux Tribunaux administratifs dans le contexte difficile, voire répressif, qui se met en place depuis quelques mois. On se quitte comme à regrets sur la belle image de Sans-Papiers et de Français qui s’embrassent et se donnent rendez-vous pour d’autres Rencontres en février et mars, dans des églises réformées et catholiques.

 

Contact : Céline Dumont

[email protected] /www.reseauchretien-immigres.org

 

 

RENCONTRE DES GROUPES DU CPHB AUTOUR DE L’EQUIPE PASTORALE

 

Sur une idée de l’équipe du Flash Info et du Papier, qui essaie de veiller à une meilleure communication interne à Saint Merri, l’Equipe Pastorale a convié tous les responsables de groupes – ou leurs représentants – à un dîner amical le 15 janvier, pour mieux se connaître. Il s’agissait de se présenter les uns aux autres les projets des groupes, plutôt que leurs modes de fonctionnement. Contrairement à un évangile bien connu, les invités furent plus nombreux que prévu à répondre à cette invitation, et l’on dû rajouter des tables et des chaises un peu partout ! Le succès de cette proposition suggère de lui-même que cette heureuse initiative devienne une bonne habitude, - peut-être deux fois par an ? -, de façon à pouvoir approfondir le débat, à partir de ce premier échange.

 

Blandine AYOUB

L’ATELIER  DE LECTURE  DE  LA  PAROLE

 

Que la lecture à haute voix des textes liturgiques devant la communauté rassemblée soit un événement, que chacun ait le sentiment d’entendre ce texte pour la première fois, que  parle le silence quand la voix s¹est tue (« Comprends cette parole à l’oreille de ton âme qui ne résonne que parce qu’elle a cessé » Claudel)...: voilà un programme bien ambitieux! pour cela, il existe quelques trucs, bien sûr:  par exemple, se placer à bonne distance de ce fichu micro qui lui, est rarement à la hauteur, bien se tenir sur ses jambes, lever les yeux pour regarder l’assemblée, prendre son temps (« J’ai respiré le paysage et maintenant pour dessiner je retiens mon souffle », encore Claudel) et laisser à l’auditeur le temps d’entendre ce qui vient d’être dit, etc. Mais ça ne suffit pas.  Interpréter un texte avec sa voix, c¹est aussi y mettre son intelligence, son coeur, sa foi (« Avant de dessiner le bambou, laissez le croître d’abord en vous », François Cheng).

Nous gardons cependant les pieds sur terre. Dans l’atelier, nous nous exerçons avec toutes sortes de textes. Nous nous exerçons  à nous écouter, à nous interroger sur la musique que chacun met sur les mots du texte. Il peut nous arriver ainsi  d’essayer de faire deviner un sentiment (tristesse, incrédulité, colère, joie...) par le ton avec lequel nous lisons un texte neutre, par exemple un bulletin météorologique ou une recette de cuisine, c’est difficile mais ça peut aussi  être amusant. Ou reprendre une phrase lue par l’un d’entre nous pour l’imiter ou au contraire pour la dire sur un tout autre ton, et ce dialogue avec les mots d¹un autre peut devenir émouvant.

Nous nous réunissons un samedi après midi par mois, d’octobre à mars. Nous consacrons la moitié du temps à préparer la lecture des trois textes liturgiques du dimanche en huit, ce qui permet à certains, enhardis par cet entraînement, de participer à la préparation du lundi ou du mardi suivants.

 

Contact : Jean VERRIER

 

 

LA PASTORALE D’ETE

 

Tous les ans, les activités régulières du Centre pastoral s’arrêtent du 1er juillet au 1er septembre pour laisser aux équipes le temps de souffler. La vie de la Communauté ne s’arrête pas pour autant : à cette époque le passage dans le quartier est plus important que jamais et les visiteurs affluent à Saint Merri ; beaucoup d’entre nous sont par ailleurs contents de profiter de cette période pour mieux se connaître, prier et réfléchir, voire tenter ensemble de nouvelles expériences.

Nous nous efforçons donc de continuer à garder notre église ouverte; d’assurer la présence d’une personne qui saura accueillir d’un sourire, renseigner touristes et passants, les écouter s’ils le désirent. Les personnes qui peuvent être disponibles quelques heures doivent s’inscrire sur les tableaux qui sont affichés chaque dimanche à la fin des célébrations. Ce n’est pas difficile pour qui fréquente habituellement St Merri, les « nouveaux  accueillants» sont accompagnés pendant leurs premières séances d’accueil.

Il est de tradition que l’Equipe Pastorale se répartisse les semaines d’été pour assurer une permanence de responsables. Elle s’appuie, pour l’animation et l’organisation sur l’équipe de pastorale d’été. Celle-ci doit se réunir à partir d’avril pour préparer le recrutement des accueillants, mettre au point les textes d’accueil et de prières qui sont mis à la disposition des passants, déterminer éventuellement un thème d’année (ces dernières années « l’été des talents » et « l’été des voyages ») avec les propositions d’activités correspondantes. Il s’agit de 3 ou 4 réunions plénières suivies de quelques travaux répartis entre les membres selon les prévisions. Pendant l’été, les membres de l’équipe s’efforcent de consacrer quelques jours à renforcer la permanence assurée par l’Equipe Pastorale pour assurer la présence dans l’église, organiser repas, « pots » ou activités diverses.

 

Les personnes intéressées par cette équipe peuvent s’inscrire auprès de :

Martine Roger-Machart (adresser au CPHB)